La France est plutôt sur le bon chemin au regard des six cibles de la stratégie d’éducation de l’Union européenne de 2020 et celle à l’horizon 2030. Elle a atteint en effet quatre d’entre elles. La France accuse un retard sur deux cibles : celle concernant les compétences des jeunes de 15 ans (PISA) et celle concernant le taux d’emploi des jeunes diplômés.
Si la France présente une amélioration progressive de ses résultats en matière de lutte contre le décrochage scolaire au sein de l’UE, des inégalités de genre persistent. Les jeunes hommes sont plus nombreux que les jeunes femmes à quitter les études initiales sans diplôme. En revanche, si les étudiantes sont plus nombreuses que leurs homologues masculins dans le supérieur, elles ne se trouvent pas dans les filières qui mènent aux meilleures rémunérations et aux postes d’encadrement supérieur.
En France, 40 % des étudiants de l’ensemble des formations scientifiques de l’enseignement supérieur sont des femmes (2015-2016). De la même façon, les femmes sont peu représentées dans le secteur numérique qui constitue un levier de croissance majeur au regard de son poids économique et de ses perspectives d’innovation. Dans ce contexte, la France s’est dotée, en matière de mixité des métiers, d’objectifs chiffrés : un tiers des métiers doivent être mixtes d’ici 2025 sachant que ce chiffre était de 12 % en 2014 et qu’il atteint 20 % en 2020 (un métier est dit mixte lorsque le sexe minoritaire est présent à hauteur d’au moins 40 %).
La France a enregistré des progrès à la fois dans l’accès à l’éducation (ODD4) et dans la réduction des inégalités (ODD10), en améliorant l’accès à la scolarisation des élèves en situation de handicap. Cependant, de manière structurelle, le système d’éducation et de formation de la France joue, aujourd’hui, difficilement son rôle d’ascenseur social notamment à cause de son caractère reproductif des inégalités sociales. Celles-ci se retrouvent et s’accentuent de l’école primaire à l’enseignement supérieur, tant dans les évaluations que dans les choix d’orientation. À titre d’illustration, il y a 2,9 fois plus d’enfants de cadres faisant des études supérieures que d’enfants d’ouvriers.
Cette situation est encore plus prégnante pour les élèves situés dans les territoires ultramarins pour lesquels les inégalités demeurent particulièrement fortes, en matière d’accès à l’éducation, à l’emploi, à la formation et à la santé. La lutte contre l’illettrisme est un enjeu majeur dans les territoires ultramarins. On y constate en effet une part des jeunes (16-25 ans) en difficulté de lecture plus élevée que dans l’hexagone : jusqu’à 73 % à Mayotte, et de 27 à 48 % dans les autres TOM, contre 9,7 % dans l’hexagone.
L’éducation au développement durable fait désormais partie intégrante du cadre fixé réglementairement pour la formation initiale des élèves, dans l’ensemble des écoles et des établissements scolaires. La sensibilisation a été renforcée en 2019 avec la création des éco-délégués. Dans l’enseignement supérieur, des progrès sont encore nécessaires pour réinterroger et faire évoluer certains savoirs traditionnels, métiers et méthodes au regard du développement durable.